LA SAMARITAINE A LA SOURCE DE LA VIE -2-

LA SAMARITAINE A LA SOURCE DE LA VIE -2- 

source : Maître où demeures tu? 

Claire Patier - suite du résumé chapt 3 (erratum : dans la 1ère partie il s'agit aussi du chapt 3 et non du 2) 

La première partie terminait par la prière en Esprit et en Vérité, et voici une prière qu'a fait Jésus pour nous : 

"Je prierai le Père et il vous donnera au autre Paraclet (avocat, consolateur) pour qu'il soit avec vous à jamais, l'Esprit de Vérité, que le monde ne peut pas recevoir parce qu'il ne le voit pas ni ne le reconnaît. Vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure auprès de vous. (Jn 14 16-17). 

Jean 4 verset 25 

La femme lui dit : "je sais que le Messie doit venir, celui qu'on appelle Christ. Quand il viendra, il nous dévoilera tout". 

La femme entend parler du mystère de la trinité, et commence à entrevoir la vérité de celui qui lui parle. Alors, elle ose parler du Messie. Le Messie signifie celui qui a reçu l'onction pour participer au salut du peuple. Plusieurs personnages bibliques, dont le roi paîen Cyrus, et le roi David ont été appelés "messie", dans le sens "oints" et par la mission de "libération", de "salut" qu'ils avaient. voir Es. 45-1 et 2 S 22-51). 

La Samaritaine attend donc un Messie qui dévoilera toutes choses ; elles ne seront plus cachées. On trouve ce même mot dans la bouche de Josué qui demande à Akân : dévoile moi (raconte moi) ce que tu as fait ; ne me cache rien. (Jos 7-19). Jésus vient tout nous raconter sur D.ieu : tout ce que j'ai entendu de mon Père, je vous l'ai fait connaître. (Jn 15-15).  

La Samaritaine est dans la joie quand Jésus lui répond : Je le suis, moi qui te parle. Elle va se précipiter pour relater sa rencontre avec le Messie. 

Jean 4 verset 28 

La femme alors laissa là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens : "venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait. Ne serait il pas le Christ?". 

De même que les disciples ont laissé leur filet, pour suivre Jésus (voir Mc 1-18), la Samaritaine laisse sa cruche, alors que sa préoccupation première était d'aller puiser de l'eau, elle vient de découvrir une autre source, plus importante, et court en avertir ses concitoyens. Sa conversion passe par un souci missionnaire, et un oubli de soi, inattendu. 

"Un commentaire de Cyrille d'Alexandrie : cette femme qui avait eu plusieurs maris et avait succombé à de folles voluptés se prive maintenant de l'eau nécessaire, ne pense plus à sa soif : elle est refaçonnée en un autre état, par la foi; et, embrassant aussitôt la charité et l'amour mutuel, ele court, plein de zèle, annoncer dans la ville quel grand bien lui a été offert," 

Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. (Mt 10-8). Cette femme qui ne comprenait rien au début, enseigne désormais aux autres ! Parce qu'elle a dit : j'ai trouvé un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait, elle a trouvé un intérêt parmi eux et ils sortirent de la ville et ils aillaient vers lui.(verset 30). 

Jean 4 verset 34 

Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé. 

Jésus a retrouvé ses disciples, la Samaritaine est retournée à la ville pour annoncer la bonne nouvelle. Les disciples arrivant avec le pique-nique, Jésus leur dit cette phrase surprenante : j'ai à manger un aliment que vous ne connaissez pas, ma nourriture, c'est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et de mener son œuvre à bonne fin. Jésus qui avait soif et faim, est repu devant la foi et le zèle de la Samaritaine. Il est nourri de voir que la volonté de D.ieu, le salut et la vie éternelle, s'accomplit. Il invite ici ses disciples à se laisser rassasier de choses spirituelles comme la joie de contempler le travail de D.ieu sur la terre. 

Et cela devrait suffir, mais dans le récit qui se déroule pourtant après une muliplication des pains, on voit les disciples s'inquiéter de leur oubli d'avoir pris du pain. Ils avaient oublié de prendre des pains et ils n'avaient avec eux dans la barque que l'unique pain.. et eux de faire cette réflexion qu'ils n'ont pas de pain. (Mc 8 14-17). L'unique pain, l'unique nourriture était pourtant avec eux, c'est le Seigneur lui-même, le Seigneur qui pourvoit au pain quotidien comme au pain spirituel. 

Jean 4 verset 42 

Ils disaient à la femme : "ce n'est plus à cause de tes paroles que nous croyons ; nous l'avons-nous-mêmes entendu et nous savons que c'es vraiment lui le Sauveur du monde". 

La femme samaritaine, par ses paroles, a conduit les hommes et les femmes de Sichem auprès de Jésus, puis elle s'est tue, laissant le Maître parler. Dans un premier temps, c'est à nous de parler : quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. Mais comment l'invoquer sans d'abord croire en lui? Et comment croire sans d'abord l'entendre? Et comment entendre si personne ne le proclame? (Rm 10 13-15). Dans un deuxième temps, nous nous effaçons, selon la parole de Jean Baptiste : il fut que lui (Jésus) grandisse et que moi je décroisse. (Jn 3-30). 

La naissance de la foi au cœur de ces hommes est venue par le témoignage simple et vrai de la femme, et ensuite ils sont allés auprès de Jésus, et ont reçu la confirmation que Jésus était bien la personne annoncée. Comment ont-ils pu le voir ? Ils ont avant tout vu un homme qui lisait dans le cœur des hommes, cela peut être un sage, un envoyé de D.ieu, un prophète, mais le sauveur du monde, c'est autre chose! Jésus est fatigué, il est adossé contre le puits, et ces hommes et femmes l'ont reconnu comme le Messie! Les Samaritains ont reçu le don de la foi, en même temps que les paroles de la femme, pour voir plus loin que ce que leurs yeux physiques voyaient, voir au-delà de la réalité visible et palpable. 

Bienheureux (êtes vous), car cette révélation (vous) est venue non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux. (Mt 16-17). 

Jésus dit encore : le semeur se réjouit avec le moissonneur car autre est le semeur, autre est le moissonneur. (Jn 4-37). La moisson, les champs déjà blancs (Jn 4-35), ce sont les samaritains prêts à s'ouvrir à la grâce, c'est toute leur bonne volonté que Jésus compare aux blanches moissons. Comme les épis sont bons à moissonner quand ils blanchissent, les Samaritains étaient prêts pour le salut. 

Les disciples voient les fruits d'une conversion pour laquelle ils n'ont pas travailler. L'Esprit Saint agit où il veut, quand il veut, et dépasse tous les projets missionnaires ! 

Ce qui compte, c'est le retour au Seigneur et l'adoration en Esprit et en Vérité. C'est le troisième jour (encore! voir les noces de Cana) que Jésus les quitte, les laissant remplis de joie, comblés par la présence de D.ieu. 

amen